REVUE DE PRESSE NATIONALE
LA GAZETTE SORT SES GRIFFES
Une semaine sans grande exposition dans les kiosques. Mais l'événement reste tout de même la parution de notre confrère La Gazette du Golfe. Tant mieux. Tout est bien qui finit bien. Mais, dison le tout de suite, c'est le genre de parution que le chef de l'Etat n'aimerait pas voir circuler chez ses gouvernés; que voulez-vous? L'on a toujours chanté la liberfé de la presse au Bénin Et les promesses du chef de l'Etat durant la transition laissaient présager du mieux. Mais...

"Qu'est donc devenu le Nicéphore Soglo ami de la presse qui, Premier ministre de la transition, rendait visite à la rédaction de La Gazette du Golfe, dans ses locaux, pour I'encourager? Et celui qui avait, à maintes reprises, réitéré Sa promesse d'aide à la presse?" s'interroge Comlan Chokpon de la Gazette. "Hélas, il est aujourd'hui, depuis qu'il a pris la tête du parti La Renaissance du Bénin, enfermé dans une logique de guerre politique", répondil.

"Soglo a corporalisé la presse pour mieux l'asservir", s'écrie Maurice Chabi. "En réalité, pense-t-il, les seuls journaux que tolère et quelques fois soutient le gouvernement sont ceux qui, au moyen d'articles volontairement laudateurs, et sans consistance réelle, donnent la preuve de leur soutient inconditionnel au régime en place". Et que deviennent alors les autres journaux? ils sont l'objet des "pressions diverses qui, parfois, virent au chantage pur et simple". Ecrit mon confrère qui conclut: "on pourrait alors les traîner devant les tribunaux où certains juges aux ordres se chargeront d'exécuter la salle besogne. Sinon, on mettra seulement de contrôleurs d'impôts à leurs trousses;.."Comme la Gazette. C'est sûrement pour ne pas tomber une fois encore dans ce piège à con que le directeur de publication du même organe fait cette doléance: "ce que nous demandons, Monsieur le président, c'est qu'il y ait une loi claire, fiscale, administrative ou autre, qui régisse complètement la corporation de la presse au Benin". Il fait auparavant un constat amer pour le président. "C'est un fait, affirme-t-il que l'ensemble de la presse ne vous doit rien, au contraire, c'est vous qui lui devez, ce que vous avez manifesté en rendant visite à maintes rédactions, la radio, la télevision et les plus grands journaux béninois. Quant à l'aide promise et réitérée, à maintes occasions, elle n'a pas été suivie de réalisation si bien qu'aujourd'hui, aucune action en faveur de la presse 'est strictement à mettre à votre crédit".

Le parti de la Renaissance n'a pas échappé aux plumes de nos confrères. Ils expliquent "les raisons de perte de sommeil", du president de la Republique. "La première est le simple fait que le Groupe La Gazette du Golfe dispose bien au frais de plusieurs dossiers dont la publication ébranlerait l'actuel régime", affirme Parfait Agbalè. La deuxième raison serait que le fait que le clergé ne porte plus à coeur, le président... etc. Tout ceci, conclut mon confrère prouve que le parti n'est qu'"un colosse aux talons d'Achille".

Dans ces conditions, comment ne pas penser que l'entourage du président n'est pas tout à fait blanc?


En tout cas, c'est le constat auquel a abouti M. Emile Derlin Zinsou, ex-président de la République du Bénin. Celui-ci met cependant un peu d'eau dans son vin. "Auiourd'hui, affirme-t-il dans le bimensuel Tandem, par rapport à l'etat du pays quand la Conférence nationale avait eu lieu, il y a eu des progrès d'une part, stagnation voire du recul d'autre part". Mais, il remarque qu'"accun progrès, et ça ce n'est pas seulement l'affaire des gouvernements, c'est l'affaire de nous tous. Ce pay,se meurt des pourrissements, dans l'abaissement de l'homme. Tous les organes essentiels de l'Etat sont pourris. Il faut, préconise-t-il, un réarmement moral, une espèce de supplèment d'âne. C'est ça ma grande inquiétude ces choses-là, ne se font pas en vingt quatre heures". C'est pourtant ce qui se passe avec la Commision électorale nationale autonome. En l'espace; dix jours, tous les protagonistes ont nomme leurs représentants.

Il est vrai que le temps presse. Ce faisant, ne risque-t-on pas de mélanger- les pédales? Edgard Couao-Zotti du Forum de la Semaine s'est véritablement penché sur la question. Et constate que l'article 42 dispose qu'"en cas de défaillance d'un membre du bureau, il est pourvu à son remplacement par le président qui choisit parmi les électeurs présents sachant lire et écrire le français".

"Ici, affirme le confrére, les risque de choisir quelqu'un que l'on ne connaît pas trés bien pour sa moralité sont grsnds". Une autre inquiéude a été aussi soulevée par le journaliste du Forum de la semaine: "Au regard des libéralités, déplacements et ripailles offerts aux electeurs au cours des campagnes electorales, on se demande si chaque candidat à la députation pourrait rester dans l'enveloppe de l.OOO.OOOFcfa à lui imposée par la loi. Cette disposition, dit-il, devrait permettre aux candidats de ne pas s'endetter. Mais..."

Charles TOKO