29 novembre 1995 - Annonce | Calendrier | Nouvelles | Politique | Social | Sports
D'importants cortèges mais peu de fonctionnaires grévistes
Sécu: les " beaux " défilés de FO
Peu de grévistes chez les fonctionnaires,mais de beaux défiléss à Paris et en province : Force ouvriére a passe avec le concours de la CGT, l'ecueil d'une journee d'action précocement annoncée, en défendant son idée de la Sécu.

13 h 30, hier apres-midi. Cornes de brume, sifflets et alarmes donnent soudain de la voix. Les 22 000 manifestants (selon la police) réunis à Paris par FO et la CGT commencent à quitter la place d'ltalie, rassemblés derrière une longue banderole où tout est dit: ." Salariés, chômeurs, retraités, assurés sociaux. Contre le plan Juppé, défendons la Sécu. "

" La " poignée de mains

Au premier rang d'une foule coloree où fonctionnaires et assimiles - les plus nombreux - s'adonnent aux fumigènes, feux de bengale et autres pétards, les deux hommes du jour: Louis Viannet et Marc Blondel. Les patrons de la CGT et Force ouvriére sont séparés l'un de l'autre par cinq responsables confederaux de FO et devancent Michel Deschamps, le secrétaire général de la FSU. Mais, pour les telés et les photographes, ils viennent de se serrer la main une deuxiéme fois. Socialement historique.

Pourtant, tout n'est pas clair entre eux. On prête à Louis Viannet des propos selon lesquels FO aurait demandé à la CGT de " sauver " sa manifestation en apportant ses troupes. Pour Marc Blondel, " si Viannet a dit ça devant ses troupes, c'est clair, le dis trés précisément qu'alors la, Viannet a menti. " Mais on n'en saura pas plus. Et même si Viannet a menti, même s'il n'y a pas " d'effuslon particullère " entre eux deux, comme Blondel avait prévenu la photo est bonne. Aux yeux de Viannet, même, " cette poignée de malns a valeur de symbole " anti-gouvernemental.

Vers 15h, les deux opposants au Premier ministre, precedés par un important service d'ordre sont déjà devant le Jardin du Luxembourg que la fin du cortège s'ébranle seulement de la place d'ltalie. Ce qui autorise Marc Blondel, parvenu à hauteur de la rue du Bac, a évaluer " ses " troupes à " 60 000 dont 35 000 de FO ", venus de toute la France (298 cars). Pendant ce temps, à l'autre bout du cortège, 2 000 cheminots en colere ferment la marche derrière le carré CGT. Ils se montrent les plus turbulents. Et sont les plus applaudis des Parisiens, qui semblent apprécier leur banderole unitaire évoquant les fanions FO, CGT et aussi CFDT, qui flottent ça et la sur les têtes. Des têtes où ont poussé de nombreux slogans tels que " Chlrac, Juppé, on va vous licencler ", ou bien " Ça ne peut plus durer, ça va péter. " Mais ce qui est sûr, c'est que l'énorme ballon rouge au sigle de FO, lui, n'a pas pété.


L'image de la manif, c'est cette poignée de mains entre Marc Blondel (à gauche) et Louis Viannet, les patrons de FO et de la CGT. Des retrouvailles depuis la scission de 1947, dont FO est née.