Pas de traln hier pas
davantage aulourd'hui. La
décision du gouvernement
d'alléger la dette de la
SNCF de 37 mllllards de
francs n'a pas calmé le jeu.
A leur 6e jour de gréve Ies
chemlnots durcissent Ieur
mouvement. Tandls que
l'apoplexie gagnene les
grandes vllles emboutelllées.
Le gouvernement a voulu hier
passer " un signal fort " aux
cheminots assure Bernard Pons le
ministre des Transports. L'État va
en effet alléger la dette de la
SNCF (175 milliards de francs) de
37 milliards en 1996. Une
enveloppe qui correspond au déficit
cumulé du précédent contrat de
plan (1990-1994) plus le déficit
de cette année (12 milliards).
A partir de 1997 la dette sera
allégee en tonction des résultats
de l'entreprise: chaque franc
gagné sur le resultat d'exploitation
de la SNCF sera accompagné
d'un allégement par l'Etat d'un
franc des charges financières. Et
si la SNCF respecte les efforts qui
lui sont fixés par le contrat de
plan le ministère du Transport
calcule ." qu'en cinq ans, elle
pourra oblenlr une contribution a
son désendettement de plus de
100 mllllards ". Qui correspondent
précisement à ce qu'elle a investi
depuis cinq ans dont 50 milliards
pour le seul TGV.
" Marché de dupes "
" Une preuve de confiance une
chance réelle pour l'entreprise "
réagissait hier le president de la
SNCF, Jean Bergougnoux, à
l'annonce officielle. Non, répliquent
en ch ur les syndicats: avec ce
geste I'Etat a tout faux. L'offre
est largement " insutfisanle à
l'antithèse des revendications ",
estime la CGT tandis que la
CFDT la qualifie de " marché de
dupes inacceptable ".
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Durcissement
Les deux syndicats partagent
leur analyse: " Si 38 milllards de
désendettement n'ont pas suffi en
1990 " quand la dette s'elevait à
119 milliards, " commenl 37
milliards pourraient-ils suffire
aujourd'hui ? ", alors que ce même
endettement est passé à 175
milliards... La CFDT estime du coup
que "I'État engage la SNCF dans
une loglque de déclln ", tandis
que la CGT réclame qu'on
réécrive purement et simplement
" un nouveau contrat be plan ".
" Aux syndlcats de prendre
leurs responsabllites ": la
déclaration de Jean Bourgougnoux,
hier soir à l'issue d'une table
ronde de plus de trois heures
entre syndicats et direction de la
SNCF n'a pas calmé les
cheminots. La réponse des syndicats
s'est faite dans la foulee: un
" avis négatif " sur le contenu du
projet de contrat de plan et
" maintien intégral " de leur
regime spécial de retraite. Bernard
Pons a beau préciser de son côté
qu'" il n'a jamais été question de
remettre en cause l'âge de départ
à la retralte " les inquiètudes
demeurent. D'autant que Raymond
Soubie I'un des huit membres de
la Commission Le Vert chargée
de la réforme des régimes
spéciaux de retraites a confirme que
le gouvernement a " I'lntention de
mettre à plat ce maquls herité de
l'hlstolre ".
Le bras de fer se poursuit
donc. Entre des cheminots
résolus - " Le mouvement va se
durclr dès mercredl " - et un
gouvernement qui campant tout
aussi fermement sur ses
positions multiplie les déclarations.
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Le trafic SNCF (trains et RER)
devrait être quasiment paralysé,
aujourd'hui comme hier, sur
l'ensemble du territoire. Dans
l'Ouest, où le personnel roulant
était particulièrement motive par
le mouvement, aucun train n'a
circulé en Bretagne et Pays-de-Loire,
tant sur les grandes lignes
que les liaisons regionales. En
Basse-Normandie, seules dix
liaisons ont été assurées par un
service de cars. Le poste d'aguillage
du Mans était toujours occupé,
hier.
Aujourd'hui, aucun train ne
devrait rouler en Bretagne. Pays-de-Loire
et Basse-Normandie ne
seraient pas mieux loties. Le
dernier TGV qui a pu qutter Rennes
pour Paris est parti lundi. La
situation est telle que les prévisions
définitives de trafic n'étaient
attendues que tard dans la nuit,
voire ce matin, en fonction des
résultats de la table ronde
direction-syndicats, puis des
assemblées générales qui devaient
suivre dans les dépôts.
Renseignements " voyageurs ": 40 45 42 87, 45 82 50 50,
36 15 SNCF.
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" Les rails vont rouiller... "
Remarque ironique et pourtant émue
d'un vieux cheminot. La ligne Le
Mans-Paris n'a pas vu passer un
seul wagon, hier: " On n'a
jamais vu ça ". Au sixième jour de
la grève, le scénario est
désormais bien huile. Tandis que dans
les dépôts les cheminots lèvent le
bras pour reconduire leur
mouvement, les panneaux d'affichage
des gares restent partout
desesperément vides.
Et l'asphyxie sort des rails pour
gagner toute la France : 400 km
de bouchons autour de Paris,
totalement paralyse, et 100 km en
province (dont 4 à Nantes). Le
Centre national d'information
routière (Cnir) conseille " d'eviter
d'utilser son vehicule pour se
déplacer ". Aux plus courageux, il
propose la marche ou le vélo. Ce
qui sera, aujourd'hui encore, la
meilleure façon de se déplacer.
Ce qui fait " hurler " des
fedérations d'usagers qui veulent
créer " un comté pour
l'indemnisatlon des vlctme~ de la grève ".
A Paris, ils demandent d'ores et
déjà la gratuité de la carte orange
pour décembre.
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