29 novembre 1995 - Annonce | Calendrier | Nouvelles | Politique | Social | Sports
RUGBY/Les régionaux en deuxième et troisième divisions
Vichy et Moulins au pouvoir

La prise de pouvoir du RC Vichy est la principale information en deuxième division alors que Moulins prend la tête de sa poule en troisième division. Cournon confirme son redressement, Riom cartonne et Cusset continue de s'élever.
CLERMONT-FD. - Lanterne rouge après la quatrième joumée, les Vichyssois se retrouvent, aujourd'hui, en haut du tableau avec cinq succès consécutifs. Les joueurs de Leterre ont largement dominé Gex, au tableau d'affichage comme sur le terrain, et profitent surtout de la défaite de Bourg, à Issoire, pour s'emparer de la place de leader et virer ainsi en tête au terme des matches aller. Un match capital les attend à Darragon, dimanche prochain, face à Bourg-en-Bresse.

La performance est donc à mettre à l'actif d'lssoire qui a tombé le leader Bourg sur un score net et avec la manière en plus. Dominateurs dans la conquête, les hommes de Faidit se retrouvent, de ce fait, dans la première moitié de tableau avant la réception du Stade Clermontois, match au cours duquel ils tenteront de confirmer leur succès à Clermont.

Les Stadistes ont fait pâle figure face à une solide formation de Digoin. En s'inclinant sur son herbe, l'équipe de Rutault s'est mise dans une fâcheuse posture et ce n'est pas le déplacement à Issoire qui peut s'envisager avec sérénité. Les Clermontois n'ont pas le choix ils sont dans l'obligation d'aller signer une perf à l'extérieur. La rentrée des blessés devrait permettre au pack de retrouver une meilleure assise.

En prenant ses premiers points en déplacement, à Montluçon, Brioude a fait un pas important vers la qualification. Un essai de Vincent, à l'heure de jeu, a ainsi permis aux hommes de Roger Allard de réaliser une excellente opération alors que le Stade Montluçonnais s'enfonce un peu plus en fond de tableau. Les joueurs de l'Allier auront vraiment beaucoup de mal à sortir la tête de l'eau. Dimanche prochain, Brioude reçoit la difficile équipe de Digoin alors que Montluçon accueille Mende, la surprise de cette première partie de championnat.

Sur leur lancée, les joueurs de Moulins ont assez nettement pris l'ascendant sur Versailles, alors que dans le même temps Romorantin chutait à Gennevilliers. Du coup, les Moulinois se positionnent en leaders et ont emmagasiné de quoi passer l'hiver au chaud. Dans cette poule 2, le CUC-Aubière a laissé échapper une victoire à Châteauroux, largement à sa portée, en concédant un essai à l'ultime minute de jeu. Les hommes de Biscan peuvent se mordre les doigts, les occasions de s'illustrer à l'extérieur seront rares. Enfin, Coumon poursuit sa remontée au classement après un second succès consécutif devant Vitry.

En poule 3, Riom a atomisé Tallant et conserve son rang dans la première moitié de tableau, das le groupe de chasse. Comme prévu le déplacement de Romagnat à Bort n'a pas été simple dans une poule 4 que Couches domine toujours et reste invaincu. Romagnat, défait en Corrèze, mais toujours dauphin du leader, prépare la venue de Couches, dimanche prochain pour un match au sommet. Cusset n'en finit pas de s'affirmer, son succès à Commentry lui pemmet de rejoindre l'ASR à la seconde place. Gare, néanmois, au prochain déplacement à Bort. Commentry reste à fond de cale et la venue de Toumus est une ultime chance de relever la tête. A Villefranche-sur-Saône, Le Puy s'est incliné de peu, mais garde son rang en troisième position. Son programme de début de seconde partie n'est pas sans danger avec deux déplacements à Saint-Savin et Saint-Marcel à hauts risques.

Enfin, en poule 11, les Cantaliens de Saint-Cemin ont réalisé une superbe perfommance dans des conditios tres difficiles. En s'imposant devant le leader Fumel, Saint-Cemin s'éloigne un petit peu de la zone rouge.

Ch. B.

AJ Auxerre Quand le foot dope l'économie
Le sport pro et la cité, un couple parfois détonant. Sauf à Auxerre, chef-lieu de 46.000 habitants qui vit aussi de son équipe de football.
L'AJ AUXERRE est devenue la référence aux yeux des présidents de clubs rigoureux, et sa reussite n'est pas sans impressionner ies élus de cités aux moyens modestes qui ne manquent pas pour autant d'ambitions. Que la 168e ville de France croise une telle notoriété intrigue. Mais c'est là une évidence récemment étayée par une étude conjointe de la Chambre de Commerce et d'lndustrie locale et du département " techniques de commercialisations" de I'IUT d'Auxerre.
Le " Patro " nonagénaire créé par l'abbé Deschamps a longtemps baladé ses religiosités sur des stades modestes. Jusqu'aux saisons 70. Après quoi l'aventure ajailste, par les effets d'une programmation qui porte la pane d'un fameux quatuor (Hamel-Roux-Soissorl-Bourgoin), mit le grand braquet accélérant par la grâce d'une participation à la finale de la Coupe de France sa quête ambitieuse. L art consommé d'alimenter les grandes aventures sportives de ce pays sans en avoir I'air.
Rappel: 1970, montée en D3; 1974, montée en D2; 1979, finale de la Coupe de France; 1980, titre national de D2 et montée en D1 1984, première participation européenne; 1994, victoire en Coupe de France; 1995, Auxerre est le dauphin du PSG.
OK ! Mais qu'est donc le phénomène AJA, et son impact économique dans l'Auxerrois, en Bourgogne ? Quelles sont les retombées en terme de notoriété ? Et qu'en pensent les décideurs ?
L'étude est partie des conclusions tirées de celle de 1984, selon lesquelles le professionnalisme avait des conséquences positives sur une région qui se caractérise par sa situation géographique, sa desserte routière et autoroutière, son vignoble, un patrimoine historique important et un taux très élevé de résidences secondaires (troisième rang national).
Le spectateur
Le profil des spectateurs du stade Abbé-Deschamps à grande majorité masculine (85 %), a peu évolué sur dix ans, même s'il y a 5 % de femmes et 10 % de cadres de plus qu'en 1984. La jeunesse a pris le pouvoir. 17 % a moins de 20 ans, 19 % entre 20 et 25 ans, 21 % entre 26 et 35 ans. Ce qui donne un total de 57 %, et l'on vient parfois de fort loin assister aux rencontres des bords de l'Yonne. Certains n'hésitent pas à parcourir parfois jusqu'à 600km pour prodiguer leurs encouragements aux Bleus. La distance moyenne parcourue est passée de 86 à 113 km et le phénomène ajalste se solde par 26 millions de kilomètres parcourus par les spectateurs genérant une dépense de 7 MF. Le public extérieur représente, il est vrai, 28 % de l'ensemble (contre 8 % en 1984), laissant une forte majorité aux Auxerrois, Icaunais et Bourguignons.
Et bien évidemment le visiteur consomme. En 1994, la vente des gadgets a dépassé par exemple la barre des 10 MF. En une décennie, les sommes totales sont passées de 15,8 MF a plus de 40 MF.
Ce qui ne laisse pas les commerçants indifférents. lls sont 43 % à considérer que l'activite sportive a de l'influence sur leur commerce et 22 % d'entre eux (15 % de plus qu'en 1984) utilisent l'AJA comme support publicitaire.
L'effet dynamique sur le commerce tient aussi au fait que le budget du club environnant les 50 MF (hors subventions des collectivités, hors transferts et hors rentrées jamais budgétées de la Coupe d'Europe), la contribution ajaïste directe à l'économie locale est passée de6MFen 1984 à 30 MFen 1994. " Cinq fois plus, ce qui est un beau retour sur investissement pour les collectivités locales qui accordent les subventions (la ville octroie 7 MF), conclut l'étude.
Médiatisation
Le second critère de comparaison est l'effet d'image. En 1976, à l'occasion des premiers seizièmes du club en Coupe de France contre le grand OM des Beretta, Yazalde et Trésor, FR3 Bourgogne avait eu la surprise d'apprendre que les habitués du Vieux Port identifiaient la capitale de l'Yonne à un arrondissement parisien. Trois ans plus tard la finale contre Nantes accéléra les phénomènes de notoriété a laquelle contribua de manière décisive l'accession en D1 une saison plus tard.
Quinze ans après, l'AJA génère un intêret médiatique considérable. Le coût de l'espace télévisuel a été par exemple évalué à quelque 492 MF (11,7 fois plus qu'en 1984), à 11 MF sur les radios, à 22 MF sur la presse écrite. Pour un total de 525 MF.
Si la ville d'Auxerre ou l'Office de Tourisme avaient dû payer la facture de la promotion de la ville en France et à l'étranger, ils auraient eu à débourser l'équivalent d'une fois et demi le budget de la cité.
Evidemment, grâce à son club classé au neuvième rang de l'indice UEFA, devant l'AS Roma et Eidhoven, la 168o ville de France hier connue en Bourgogne l'est aujourd'hui en France et dans les Dom-Tom, mais aussi en Europe et dans les pays francophones. Le plus bel exploit sans doute. Serge MESONES.
BASKET/COUPE D'EUROPE - Vitoria 79 - Limoges 73
Le CSP n'a pas su saisir sa chance
Les Limougeauds ont longtemps eu la partie en main. Ils ont même mené de 15 points, mais ils n'ont pas bien géré une fin de match un peu folle. Cette défaite ne remet pas en cause le programme européen. Mais le CS passé à côté d'un gros bonus.
VITORIA (Pahellon Alava). - Coupe d'Europe des clubs, 2e match aller: Vitoria 79- Limoges 73. Mi-temps: 38-46. Arbitrage de MM.Teofili (Italie) et Schmidt (Allemagne). 5.000 spectateurs environ.
- Vitoria: 25 tirs réussis sur 62 tentés dont 3 sur 14 à trois polnts, 26 lancers francs réussls sur 32 tentés, 40 rebonds (Green, 15), 23 tautes personnelles.
- Cinq de départ: Mlllera (-), Nlcola (7), Rivas (12), Perasovic (31), Green (20), puls Cazoria (2), Lopez (7).
- Limoges: 25 tlrs réussls sur 63 tentés dont 11 sur 26 3 trois polnts, 12 lancers francs réussis sur 21 tentés, 29 rebonds (Bllba et Mlddleton, 9), 28 fautes personnelles, deux joueurs élimines: Montgomery (38e) et Forte (39e).
Cinq de départ: Forte (3), Mlddleton (30), Bonato (27) Bllba (3), Montgomery (6) puls Sy (-), Occansey (-), M'Bahia (4).

Limoges a laissé passer sa chance. La chance de prendre un gros avantage sur ses adversaires et pratiquement la qualification pour les demi-finales. Avec une bonne défense, une insolente réussite offensive, le CSP avait mis le Taugrès dans les cordes pour le dominer de 15 points et tenir le score durant 30 minutes. Comment, dans ces conditions, a-t-il pu perdre ? Il a perdu parce qu'il n'a pas su maintenir ce rythme de jeu régulier pendant toute la partie et parce qu'au plus mauvais moment, les fautes (beaucoup douteuses) sont tombées sur le paletot des Limougeauds comme la misère sur le pauvre monde. Limoges repart donc tête basse et frustré.

Le show de Bonato et Middleton
Lorsque Manuel Comas demandait son premier temps mort (4e) il y avait urgence à remettre de l'ordre dans la maison espagnole. Non seulement le Taugrès Vitoria était mené, mais, en plus, il devait déjà se passer de son ailier Marcelo Nicola, averti à trois reprises. Cela faisait beaucoup pour une équipe de Vitoria complètement sous empris limougeaude. Les joueurs de Sherf étaient magnifiquement entrés dans la partie sur un rythme qu'on ne leur connaissait pas. Ils avancaient effectivement sur jeu placé, audelà des 20 secondes pour une réussite exemplaire.

Le ballon tournait bien en attaque, alors que la défense, où Forte se chargeait de surveiller Velimir Perasovic, ne laissait pas un filet d'air aux Espagnols. Bonne défense, réussite maximum en attaque et une superbe présence aux deux rebonds du duo Montgomery-Bilba, c'était trop pour Vitoria en ce début de partie. Trop, beaucoup trop et notamment cette incroyable série de shoots à trois points.

Les Limougeauds, qui travaillaient bien la balle, dégainaient comme à la parade pour enfiler cinq shoots primés consécutifs (Bonato, 3; Forte et Middleton). Cela faisait six au total, soit 18 des 21 points marqués par le CSP à la 7e minute (21-6). Les socios du Baskonia commençaient à s'exciter sérieu-sement dans les tribunes, tout comme les muchachos de Comas, qui n'avaient pas connu pareille mésaventure depuis bien longtemps au Pabellon Alava. Mais l'affaire ne pouvait pas tourner aussi rond toute la partie.

Une fois la surprise passée, le Vitoria retrouva ses esprits et montrait soudain úne plus grande agressivité dans les duels, une meilleure réussite offensive et surtout un paquet de lancers francs. Grâce à Green et Perasovic, les Espagnols revenaient se caler dans la roue du CSP (23-19, 12e), alors que Montgomery (3 fautes) avait laissé sa place à M'Bahia. Sans s'affoler, Limoges continuait son bonhomme de chemin, avec ces deux diables de Middleton et Bonato présents au bon moment (19 et 21 pts à la mitemps), mais ne possédait plus une grande marge de man uvre. Le Taugres se calait même à une longueur (35-34, 18e), avant de lâcher encore du terrain (46-38, à la pause).

Les fautes pleuvent
Mais les Limougeauds avient réalisé une grande première période (10 sur 16 à trois points, 22 rebonds à 15) en bouclant tous les secteurs de jeu. Ils reprenaient d'ailleurs sur le même rythme (52-40, 23e), mais avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête: les fautes. Les Espagnols, plus vicieux, plus malins, provoquaient des Limougeauds qui tombaient dans le panneau (les arbitres aussi). Résultat, à la 27e minute, Middleton, Forte, Bonato et Montgomery étaient déjà avertis à quatre reprises (! ).

La défense limougeaude connaissait donc un relâchement et Velimir Perasovic ne laissait pas passer l'opprtunité, calé derrière la ligne des 6,25 m, il ramenait son équipe sur Limoges et lui offrait son premier avantage (58-59, 32e). A cet instant de la partie, les Limougeuds devaient résoudre deux problèmes: la patte du Croate, mais aussi retrouver un peu d'air dans la raquette où Kenny Green enfilait les contres comme à la parade. Et les longs séjours sur le banc de Forte Middleton ou Bonato n'arran- geaient rien.

Même si Limoges restait en mesure de s'imposer (64-65, 36e), il avait laissé passer le Taugrès, qui faisait maintenant parler la puissance de ses grands gabarits (66-71 38e). Touché par les fautes Limoges ne pouvait réagir et l'espoir de gagner s'effilochait, d'autant que Middleton, si adroit à trois points jusque-là, touchait le cercle à deux reprises.

Le CSP s'inclinait donc à l'issue d'une . partie qu'il avait eue en main durant 30 minutes. Cette défaite (77-73) ne remet pas en cause le programme européen du CSP, mais elle laisse vraiment un drôle de goût. Un goût d'inachevé.

C. P.


Coupe d'Europe des clubs
TOUR DES DEMI-FINALES POULE A
Vltoria (Esp.) 79 - Llmoges (Fr.) 73
Partlzan Belgrade (Youg.) 98 - Hertzelia (Isr.) 85
J. Kaunas (Lit.) 92 - Os- tende (Belg.) 91
Le classement
(tous 2 matches).-1. J. Kaunas, 4 pts; 2. Limoges, Ostende, Partizan Belgrade et Vitoria, 3 pts; 6. Hertzelia, 2 pts.