29 novembre 1995 - Annonce | Calendrier | Nouvelles | Politique | Social | Sports

Hier soir, à Cabestany

Le maire de Perpignan blessé dans un accident de la route

Le maire de Perpignan, Jean-Paul Alduy, a été blessé, hier soir vers vingt heures, lors d'une collision sur la commune de Cabestany, à la périphérie de Perpignan.

L'accident s'est produit à l'intersection du chemin Saint-Roch et du chemin du Pou-de-las-Coulobres. Le maire était assis à l'avant, dans une 405 conduite par son chauffeur, lequel a dû être désincarcéré par les pompiers. Le second véhicule impliqué dans l'accident est une Mazda break qui a miraculeusement terminé sa course sur la berge d'un canal, profond de plusieurs mètres.

Au total, quatre personnes ont été blessées et hospitalisées à Perpignan et on ignorait, hier soir, la gravité de leurs blessures.

Le maire de Perpignan se rendait à un dîner, non loin des lieux de la collision.

Le capitaine Jean-Marie Verrando, de la compagnie de gendarmerie de Perpignan, s'est rendu sur place. De nombreuses personnes, avisées de l'accident, se sont rendues au chevet de Monsieur Alduy dans la nuit.




Conférence de Barcelone

Unanimité pour une Méditerranée nouvelle

Pas de fausse-note au final de la conférence euro-méditerranéenne. Et qu ans de travail devant soi

Pas de doute, les objectifs ont été atteints. ll suffisait, d'ailleurs, pour s'en rendre compte, de percevoir la nuance satisfaite dans l'&brkbar;il habituellement malicieux de Javier Solana, le ministre des Affaires Etrangères espagnol, président de la commission européenne et donc grand maître de ces cérémonies, pour comprendre qu'en dépit de quelques retards, on était arrivé à bon port.

Ce que confirmait d'ailleurs Hervé de Charette, tout aussi réjoui: << La Conférence de Barcelone a tenu ses promesses. Elle donne le départ d'une Méditerranée nouvelle >>.

Ce qui est sûr, c'est qu'en ratifiant à l'unanimité cette copieuse déclaration finale - vingt-huit pages dactylographiées - les quinze européens et leurs douze interlocuteurs du Sud de la Méditerranée ont, à tout le moins, fait la preuve d'une capacité toute nouvelle au dialogue et à la recherche en commun de voies d'avenir pacifique.

Ceci sans excès de fausse note. Ce qui, on en conviendra, tient presque du miracle en pareil concert. On n'avait en effet pas exclu l'éventualité de réserves qu'aurait pu emettre l'un ou l'autre des partenaires sur quelques parties de ce texte.

On sait combien les passages sur la lutte contre le terrorisme international ou la non-dissémination nucléaire était sujet sensible pour les acteurs de la confrontation au Moyen-Orient.

Dynamique collective En fait, la Communauté Européenne ayant clairement posé qu'il ne s'agissait pas d'interférer avec le processus de paix dans cette région, la dynamique collective l'a emporté.

Très normalement d'ailleurs, Israël et la Syrie ont utilisé l'occasion pour marquer leur propre position. Celui-là en faisant, lors de la séance publique d'ouverture, une offre de paix globale aussi spectaculaire qu'improbable. Et celle-ci en réitérant les conditions qu'elle a toujours posées: la restitution du Golan et le retrait israëlien du Sud-Liban. Mais l'une et l'autre ont signé.

De même que le Liban, a'ailleurs, en dépit de la reserve orale - Hervé de Charette jugeait l'expression encore un peu forte - que son représentant a émise sur le paragraphe concernant le droit des peuples à l'auto-détermination.

Belle unanimité donc. Après tout, joli exploit diplomatiquesi l'on considère d'où tout cela est parti et combien il aurait fallu d'imagination il y a seulement un an, pour concevoir pareil résultat.

Roquemaure, l'accident avait fait 22 morts et 32 blessés

Reconstitution sur l'autoroute

Les grands moyens ont été employés, hier. L'autocar accidenté a refait les 150 mètres fatidiques sur l'A 9 avec soixante gendarmes figurants à son bord.


Spectaculaire reconstitution, hier sur l'autoroute A 9, pour essayer d'expliquer le drame du 10 juillet près de Roquemaure dans le Gard.




Le juge nîmois Christian Lernould a employé les grands moyens pour reconstituer, hier, I'accident d'autocar espagnol qui avait coûté la vie à 22 personnes et avait fait 32 blessés, sur l'a~itoroute A 9, le 10 juillet dernier, à hauteur de Roquemaure dans le Gard.

Cent quinze gendarmes de I'escadron du peloton de I'autoroute, basé à Orange et commandé par le colonel Grech, avaient été dépêchés sur les lieux, où étaient présents, également, de nombreux avocats et le chauffeur de l'autocar, Salvador RecheSanchez, mis en examen dans cette affaire.

Outre l'autocar accidenté, remis en service pour l'occasion, trois autres camions se sont positionnés sur le site du drame, dans le sens Orange-Roquemaure.

La circulation, n'a pas été coupée sur l'autoroute, mais simplement rabattue, quelques kilomètres. sur la voie contraire.

Cette reconstitution spectaculaire devait permettre aux instructeurs de déterminer avec le plus de précision possible, la trajectoire de l'autocar en cette tragique nuit estivale.

A plusieurs reprises, celuici, avec soixante gendarmes mobiles à bord, a refait les quelque cent cinquante mètres fatidiques qui l'ont conduit à percuter la glissière de sécurité du terre-plein central.

Un chauffeur spécialisé, réquisitionné pour la circonstance, a refait les gestes de Salvador Reche-Sanchez, frôlant un, puis deux camions, avant d'aller toucher du bout du rétroviseur, la porte arrière d'un troisième poidslourd. Et de basculer dans I'horreur.

Cent cinquante mètres et quelques secondes qui constituaient la trame centrale d'une reconstitution que le juge envisageait de poursuivre alors que la nuit tombait. Des groupes électrogènes étant même acheminés sur place.

Mais la lumière sera-t-elle jamais faite sur ce drame qui coûta la vie à 22 Espagnols, la plupart des jeunes qui rentraient d'un voyage d'études ?

Fronçois MARTIN



Le 10 juillet vers 1 h 30...

Le 10 juillet vers 1 h 30 du mahn, I'autocar a un étage de la compagnie Starbus d'Alicante (Espagne) effectuait sa liaison quotidienne Amsterdam-Alicante. Non loin de l'aire de repos de Roguemaure, I'autocar avait percuté la glissière de sécurité du terreplein central de l'autoroute, glissant ensuite sur son flanc gauche, sur guatre-vingts mètres, laissant derrière lui les corps déchiguetés de 22 personnes, des jeunes pour la plupart.

Un hôpital d'urgenfe avait été mis en place sur le site même pour soigner les 32 blessés.

Le chauffeur Salvador Reche-Sanchez, I'affrêteur du transport Lillo Monllor et le co-gérant Vicente Pico-Garcia avaient été mis en examen des chefs d'homicide invonlontaires, blessures, infraction sur la législation sur les transports et code de la route. Ils avaient été écroués dans la foulée et remis en liberté contre le versement de cautions.

Une polémigue s'instaura autour du chronotachygraphe. L'expertise du mouchard avait notamment montré gue les heures de repos réglementaires n'avaient pas été respectées.

Est-ce à dire que ce catalogue d'excellentes intentions va se muer, dès demain, en catéchisme pour tous ces Etats dont la pratique, jusqu'à présent, en était sur bien des points radicalement éloignée ? Ce serait pécher par angélisme que de le croire. Et faire preuve d'un bien naïf optimisme que de penser qu'après Barcelone, la mer de tous les dangers va se muer en un lac de sérénité.

Echéance 2010 Sur bien des thèmes - le développement de l'état de droit, de la démocratie, des droits de l'homme, des libertés fondamentales, sur la place de la femme dans la société, etc... - les pratiques et les usages de nombre de ces Etats sont trop éloignés des affirmations de la déclaration pour que même la prudente échéance de 2010 n'apparaisse exagérément optimiste.

Mais c'est sans doute l'un des intérêts majeurs de la démarche dont Barcelone donne le coup d'envoi: il

s'agit désormais d'avancer pour faire la preuve que le mouvement peut exister.

Ou mieux, selon la formule d'Hervé de Charette, tenir le pari que << I'économique peut, parfois, précéder le politique >>.

Pour faire avancer les choses sur les trois chapitres retenus - politique, économique et social - l'Europe s'est dotée des moyens nécessaires. Les grandes lignes du suivi ont été mises en place: prochaine réunion au cours du premier semestre 1997 et création d'un Comité euro-méditerranéen et de groupes de travail.

Pour le reste, à chacun désormais de se saisir des opportunités qui viennent d'être créées.

Ce que fait, pour sa part, Jacques Blanc, en imposant, ce qui n'était pas joué d'avance, des régions dans le processus qui se met en marche. Optimisme ou confiance dans l'avenir ? Dans ce genre d'affaire, l'un et l'autre vont souvent de pair. Depuis Ulysse, n'est-ce pas une des leçons les plus constantes de la Méditerranée ?

R-my LOURY