29 novembre 1995 - Annonce | Calendrier | Nouvelles | Politique | Social | Sports

Le meurtre de Fable Ghiloni à Relms a provoqué une vive émotion. Hier à Vitry-le-François des milliers de personnes ont exprimé leur trlstesse.
Vitry-le-François en deuil pour Fabien Ghiloni
Des milliers de personnes ont assisté hier aux obsèques de Fabien Ghiloni. Le jeune champion de VTT a été tué la semaine dernière à Reims.
DES milliers de personnes, plus de 4.000 sans doute, ont assisté hier après-midi aux obsèques de Fabien Ghiloni, le jeune Vitryat champion de V.T.T tué à Relms mardi 21 novembre d'une balle dans la tête par un repris de justice. Etaient présents des élus, des sportifs, des représentants de la fédération nationale, régionale, départementale de cyclisme, des amis, des membres d'associations vitryates et de très nombreux Vitryats appréciant la gentillesse de la famille Ghlloni et de Fabien en particulier
La vaste collégiale Notre- Dame n'a pu accueillir toutes ces personnes qui voulaient rendre hommage au jeune homme promu à un bel avenir sportif et reconnu pour ses grandes qualités humaines, généreux et pacifiste. Composée surtout de jeunes, cette foule silencieuse a attendu, pendant l'omce religieux, plus de deux heures sur la place d'Armes, avant de former
un cortège funèbre pour accompagner, cyclistes en tenue à la tête, le corps jusqu'à sa dernière demeure.

Calme absolu
Une intense émotion a régné, les milliers de personnes marchant solennellement dans les artères dont les commerçants avaient pour la très grande majorité baissé leurs rideaux. Durant une grande partie de l'après-midi, les commerces du centre mais aussi les grandes surfaces avaient fermé leurs portes par solidarité. Le cortège s'est rendu jusqu'à l'entrée du cimetière, laissant alors la famille et les proches se recueillir devant la tombe. Dans un calme absolu, les participants se sont séparés, sans aucun débordement. Le souhait de parents et amis de Fabien Ghiloni était que de nombreuses personnes puissent partager hier leur peine et clamer sans bruit la révolte contre la violence aveugle dont a été

victime le jeune Vitryat.
Toute la ville a ainsi rendu hommage, dans une silencieuse dignité, à son champion qui deviendra sans doute, comme il le faisait souvent pour les cyclistes en herbe de la ville durant les vacances scolaires, I'entrâîneur mythique de toute une génération de jeunes vététistes amigés par cette disparition.
Vendredi 1er décembre sera inaugurée à l'lnstitut en sciences et techniques des activités physiques et sportives (ISTAPS) à Reims une salle en la mémoire de Fabien Ghiloni. La plaque sera découverte à midi par les 265 étudiants, la dizaine d'enseignants et le personnel administratif. Une marche silencieuse se déroulera ensuite jusqu'à la résidence Saint-Nicaise devant laquelle s'est déroulé le drame.

Michel Oriot

Tapie : le long chemin vers la prison
CONDAMNÉ à une peine de huit mois de prison femme -et seize avec sursis- Bernard Tapie n'ira pas en prison avant des mois, le temps que soit examiné son pourvoi en cassation contre l'arrêt rendu hier par la Cour d'appel de Douai (Nord). Ce délai s'appliquerait à tout citoyen ordinaire condamné à la même peine que M Tapie Celui-ci pourra de surcroit tenter d'éloigner encore la date d'une éventuelle incarcération en faisant jouer ses immunités de député des Bouches-du-Rhône et député européen.
M. Tapie a évité un premier écueil en étant condamné à moins d'un an de prison ferme : en effet, les juges ne peuvent décemer de mandat de dépôt à l'audience que lorsque la peine est d'au moins un an ferme M Tapie est donc libre jusqu'à l'examen de son pourvoi.
Le premier problème surgira la semaine précédant l'examen du pourvoi par la Cour de cassation.
Une personne condamnée à plus de six mois ferme doit se constituer prisonnière la veille de cet examen. Ce qui implique alors, au cas où le pourvoi est rejeté, qu'elle accomplisse sa peine dans la foulée, Condamnée à moins de six mois de prison ferme, elle peut encore compter sur les délais de mise en marche des processus d'application des peines.
Il est possible de demander à la Cour d'appel qui a condamné une dispense d'avoir ainsi à se constituer prisonnier. Mais celle-ci n'est pas accordée facilement. C'est là que M. Tapie pourrait faire jouer son immunité.
Tant que la condamnation n'est pas définitive-c'est-à-dire que la Cour de cassation n'a pas rejeté le pourvoi- " aucun membre du Parlement ne peut falre l'objet d'une (...) mesure privative de liberté qu'avec l'autorisation du Bureau de l'assemblée dont il falt partle "
(art. 26 de la Constitution). La Cour d'appel de Douai devra donc demander l'autorisation du Bureau de l'Assemblée nationale pour refuser cette dispense.
M. Tapie bénéficie d'une double garantie avec son mandat européen. Une fois le pourvoi éventuellement rejeté, l'article 26 ne protègerait néanmoins plus M. Tapie La question de l'immunité pourrait par ailleurs prochainement cesser de se poser, car la Cour de Cassation doit examiner le pourvoi formé par M. Tapie après l'arrêt de la Cour d'appel de Paris du 31 mars dernier, confirmant sa liquidation personnelle prononcée par le tribunal de commerce de Paris. Cette liquidation entraîne l'incapacité à exercer des mandats électifs pendant cinq ans.
Si la Cour de cassation confirme, le ministre de la Justice pourrait alors très rapidement entamer le processus de déchéance des mandats électoraux de M. Tapie devant le Conseil constitutionnel.
Perthes (Haute-Marne)
Un routier mortellement renversé sur la R.N.4
Un chauffeur de camion qui traversait la RN.4 à hauteur de Perthes, hier vers 7 h 30,a été mortellement blessé par un véhicule qui ne s'est pas arrêté.
L'accident s'est produit à hauteur du relais routier qui se trouve sur la R.N.4., vers 7 h 30, en plein brouillard. Un routier, Robert Jacob, 41 ans, demeurant à Schiltigheim dans le Bas-Rhin, traversait la route après s'être lavé au relais. Voulant rejoindre son camion stationné de l'autre côté de la voie, il a été renversé par un véhicule qui se dirigeait vers Vitry-Le-François. Le corps de la victime, tuée sur le coup, a été projeté entre les deux barrières de sécurité qui séparent les deux doubles voies. L'appel a
été donné à 7 h 39 et l'accident a pu se produire quelque dix minutes avant. De fait, la gendarmerie de Saint-Dizier qui a ouvert une enquête n'a jusqu'alors pas de témoins qui auraient pu relater l'accident, et le véhicule qui a causé la tragédie n'était pas identifié hier.
ll s'agit d'un délit de fuite commis par un conducteur dont le véhicule, auto ou camion, doublait un autre véhicule puisqu'il se trouvait sur la voie de gauche. La gendarmerie lance un appel à témoin, toute personne ayant assisté à l'accident peut téléphoner au 25.56.61.56.
Les pompiers bragards se sont rendus sur place et le corps a été
transporté à la chambre funéraire de Saint-Dizier. Ce n'est pas le premier accident mortel survenu à cet endroit, puisque l'an dernier, en octobre, un autre routier qui franchissait la voie reliant Saint-Dizier à Vitry-le-François avait péri dans les mêmes circonstances. Il existe un petit passage entre les glissières pour qu'un piéton puisse franchir la nationale mais les véhicules roulent souvent à plus de 100 km/heure. Quand ce n'est pas la pluie ou le brouillard qui est responsable d'accident à Perthes, c'est parfois une tentative de doublement de véhicule qui cache la visibilité à un des conducteurs.
M.O.

Des façades ont été rénovées. Les habltants attendent d'autres chantiers, et notamment, celui d'une salle socio-sportive
Dans le quartier Chalet-Tunisie, la Maladrerie se refait une beauté
Les habitants du quartier de la Maladrerie réunis dans l'association " Reims-Espoir " participent à la réhabilitation de leurs logements, aidés par l'Effort Rémois.
RUE de la Goulette, à l'angle de la rue de la Maladrerie, les façades des maisons affichent des murs irnpeccables. Des peintures fraîches. Un air pimpant.
Deux chantiers écoles sont passés par là. Les habitants du quartier ont créé une association, encouragés par leur organisme logeur, l'Effort Rémois, qui ne voulait "pas seulement une amicale de locataires, mais quelque chose qui puisse permettre l'animation ". Le siège de " Reims-espoir N, créé en mars 94, se trouve au centre social Chalet-Tunisie. L'association a embauché douze personnes en contrat-emploi solidarité (CES) et deux personnes en emplois consolidés. Leur point commun : toutes, elles habitent le quartier. Et depuis longtemps, elles étaient éloignées du monde du travail elles ne touchaient plus que le RMI. Elles attendaient que " I'insertion " devienne enfin un mot concret.
Le lieu d'appilcatlon a été vite trouvé: I'Effort Rémois leur a proposé de remettre en peinture les façades des pavillons, rue de la Goulette, rue de Constantine et rue de Philippeville. Et de refaire les parties communes (carrelage compris) rue de la Maladrerie. L'organisme
logeur a fourni le matériel, et souvent, des professionnels pour conseiller, aider, surveiller les chantiers. " En aidant à la réalisation de ces travaux, nous n'enlevons pas de travail aux entreprises du batlment. Nous intervenons uniquement sur des chantiers qui n'étaient pas programmés " précise un responsable de l'Effort Rémois.

Un local soclo-sportlf
L'avantage de ce genre d'opération, "qui coûte au moins aussi chère à l'organisme logeur que si elle était réalisée par des entreprises professionnnelles " est évident: lieux qui ne sont plus dégradés, paix sociale. Respect du travail réalisé de la part des habitants puisque ce sont eux, ou le voisin, qui en sont l'auteur. Et qui en sont fiers.
L'association " Reims-Espoir " veut être un tremplin. Avant une forrnabon qualifiante ou un véritable travail salarié. A l'heure actuelle, deux personnes ont trouvé du travail, et une a décroché une fomnation. "Dites que beaucoup de ceux qui sont encore là sont formés lls peuvent occuper un vrai poste " insiste la présidente de l'association, Catherine Arsène. En

attendant, le quartier change. " A force de faire quelque chose ensemble, les gens se connaissent mieux " déclare le trésorier, Claude Divry. Et les projets ne manquent pas.
Les habitants du quartier espèrent bien en 1996 pouvoir collaborer à la construction d'un local socio-sportif, avec des vestiaires et des douches pour le club de foot (jusqu'à présent, c'est la salle de bain de la présidente qui sert pour le club). Et une salle pour des acbvités de soutien scolaire par exemple. La ville (par la voix du premier adjoint, Jean-Louis Schneiter), l'Etat, la Région et I'Effort Rémois se sont engagés auprès des habitants... qui attendent le calendrier.
Autre projet : une zone pavillonnaire va voir le jour entre le quartier de la Maladrerie et le Petit-Bétheny. L'Effort Rémois étudie la possibilité de mettre en place une " clause d'insertion ". Les habitants du quartier espèrent...
On leur a donné un coup de pouce. ll faut pérenniser pour que les changements s'inscrivent dans le temps.

Vlrglnlo Ducornoz