29 novembre 1995 - Annonce | Calendrier | Nouvelles | Politique | Social | Sports
Epernay : 700 manifestants dans les rues
SEPT CENTS personnes environ ont participé, hier matin, dans les rues d'Epernay à la manifestation organisée parla CGT et FO pourla défense de la sécurité sociale.
Une joumée d'action marquée aussi, au début de la matinée, par une assemblée générale commune de la CFDT, de la CGT et de la FMC (fédération de la maîtrise et des cadres) sur le contrat de plan de la SNCF. Une délégation des cheminots
d'Epernay s'est rendue à la sous-préfecture où elle a fait part de ses préoccupations à Philippe Ronssin, Sous-préfet d'Epernay, principalement au sujet du régime spécial de retraite et des orientations du contrat.
A 10h 30 les cheminots se sont retrouvés place Camot, devant la bourse du travail, pour se joindre au mouvement contre la réforme de la sécurité sociale. Une partie du personnel de l'hôpital Auban-Moët,
des représentants de plusieurs entreprises privées (dont la société Saint-Gobain et PTPM à Ay) ont participé au cortège qui a défilé aux cris de " Juppé-Chirac au poteau! ".
Quelques manifestants se sont introduits à l'office du tourisme, où avait lieu l'inauguration des nouveaux locaux, afin de rencontrer Bemard Stasi, le maire d'Epemay. Ce demier leur a accordé une entrevue improvisée avant que le cortège ne se disperse peu avant midi.
Sécu, retraites, SNCF : la mobilisation reste forte
Les transports ont connu une nouvelle journée noire hier alors que FO et la CGT appelaient à manifester contre la réforme de la Sécurité sociale et des régimes spéciaux de retraite.
FO et la CGT main dans la main

Poignée de main " historique ~ entre Marc Blondel (FO) et Louis Vannet (CGT), saluant la " réconciliation " des sæeurs ennemies.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont mobilisées hier dans l'ensemble du pays pour défendre la Sécurité sociale, à l'appel de F0, de la CGT et de la FSU qui a appelé à franchir " une nouvelle éta,oe " avec une " manifestation nabonale un dimanche ".
Si le mouvement de grève interprofessionnelle lancé par la seule F0 semble avoir été relativement peu suivi, plusieurs milliers de militants de cette organisation sont montés à Paris pour y manifester avec leurs collègues de la CGT, malgré la quasi-paralysie de la SNCF pour le cinquième jour consécutif. Pour la première fois en effet depuis la scission de la CGT en 1947, dont est issue F0, les deux " s urs ennemies " avaient appelé à une manifestation commune à laquelle ont participé les secrétai- res généraux Marc Blondel (F0) et Louis Viannet (CGT). Ces demiers se sont ostensiblement serré la main à deux reprises devant les caméras avant de défiler tous deux au premier rang mais séparés par plusieurs responsables de F0.

" 11 y aura une sulte "
Cette manifestation, nationale pour F0 mais régionale pour la CGT, a réuni " 60.000 manifestants, dont 35.000 de F0 " selon M. Blondel qui a accusé la CGT de s'être contentée d'assurer " un service minimum ". La préfecture de police a estimé à 21.000 le nombre de manifestants à Paris. Des manifestations le plus souvent F0-CGT, auxquelles se sont parfois ralliés les cheminots en

grève, ont également rassemblé des milliers de personnes dans les nues des principales villes de province.
Se félicitant de cette mobilisation, MM. Blondel et Viannet ont averti que ni F0, ni la CGT n'avaient l'intention d'en rester là. " ll y aura une suite ", a lancé M. Blondel, décidé à " tout faire pour faire reculer le gouvemement. Le bureau confédéral de F0 devait d'ailleurs se réunir à ce sujet en fin d'après-midi hier.
Selon le leader de F0, la mobilisation d'hier " démontre à la fois l'importance que la Sécu peut avoir dans le pays et l'état d'irritation et d'insatisfaction ," des Franc,ais qui ont " compris " que le plan Juppé de réfomme de la Sécurité sociale est " une remise en cause de leurs acquis ".
M. Viannet a lui aussi estimé que cette joumée appelait " des suites ". Il a fait observer que F0 et la CGT ont mobilisé sur la Sécu alors que se déroule une " magnifique et puissante grève des cheminots ", que " des décisions de grèves reconductibles viennent d'être pnses " dans des secteurs comme La Poste et France Télécom et que " I'ensemble des organisations " syndicales d'EDF-GDF a appelé à une joumée d'action le 30 novembre.
Le dirigeant cégéffste a exhorté le Premier ministre Alain Juppé à " mesurer les risques qu n pourrait prendre s'il s'avisait de passer en force ". Michel Deschamps (FSU) a appelé à une " ,manifestation nationale, un dimanche " (sans doute le
10 ou le 17 décembre) en invitant la " majorité des salariés à rejeter les divisions syndicates ".

Fermeté gouvernementale
Mais le gouvemement a réitéré hier un discours de fermeté. M. Juppé a indiqué au groupe RPR à l'Assemblée nationale qu'il " tiendra surson plan de réforme ", selon le président du groupe Michel Péricard. De son côté le ministre du Travail et des Affaires sociales Jacques Banot a souligné que si " le dialogue est toujours pemnanent " sur la réfomme des régimes spéciaux de retraites, " la ferrneté sera toujours au rendez-vous quand n s'agit de l'avenir du pays ".
En province, des manifestations ont réuni plusieurs milliers de personnes dans les principales villes, dont les transports en commun ont parfois été paralysés (notamment à Bordeaux, Limoges...)
A Marseille, par exemple, près de 8.000 personnes selon la police (4.000 cheminots CGT, CFDT, FO et 4.000 salariés FO et FSU) ont convergé vers la préfecture de région. Mais seule la CGT a été reçue, FO ayant refusé de fommer une délégation commune.
Plusieurs milliers de personnes ont également défilé à Bordeaux, à Lyon à Toulouse, où la CFDT et des délégations de grandes entreprises comme Aérospatiale se sont jointes au cortège, à Limoges, où les manifestants scandaient notamment " Notat au plumard, Juppé au placard", à Nice, Perpignan, Tarbes ou Tours. L'appel de FO et de la CGT semble avoir été moins suivi dans l'est du pays.