SEPT CENTS personnes
environ ont participé, hier
matin, dans les rues
d'Epernay à la manifestation organisée
parla CGT et FO pourla défense de
la sécurité sociale.
Une joumée d'action marquée
aussi, au début de la matinée, par
une assemblée générale commune
de la CFDT, de la CGT et de la FMC
(fédération de la maîtrise et des
cadres) sur le contrat de plan de la
SNCF. Une délégation des cheminots
|
d'Epernay s'est rendue à la
sous-préfecture où elle a fait part
de ses préoccupations à Philippe
Ronssin, Sous-préfet d'Epernay,
principalement au sujet du régime
spécial de retraite et des
orientations du contrat.
A 10h 30 les cheminots se sont
retrouvés place Camot, devant la
bourse du travail, pour se joindre
au mouvement contre la réforme
de la sécurité sociale. Une partie
du personnel de l'hôpital Auban-Moët,
|
des représentants de
plusieurs entreprises privées (dont la
société Saint-Gobain et PTPM à
Ay) ont participé au cortège qui a
défilé aux cris de " Juppé-Chirac au
poteau! ".
Quelques manifestants se sont
introduits à l'office du tourisme, où
avait lieu l'inauguration des nouveaux locaux, afin de rencontrer
Bemard Stasi, le maire d'Epemay.
Ce demier leur a accordé une
entrevue improvisée avant que le
cortège ne se disperse peu avant
midi.
|
Plusieurs dizaines de milliers de
personnes se sont mobilisées hier
dans l'ensemble du pays pour
défendre la Sécurité sociale, à l'appel
de F0, de la CGT et de la FSU qui a
appelé à franchir " une nouvelle
éta,oe " avec une " manifestation
nabonale un dimanche ".
Si le mouvement de grève
interprofessionnelle lancé par la seule
F0 semble avoir été relativement
peu suivi, plusieurs milliers de
militants de cette organisation sont
montés à Paris pour y manifester
avec leurs collègues de la CGT,
malgré la quasi-paralysie de la
SNCF pour le cinquième jour
consécutif.
Pour la première fois en effet
depuis la scission de la CGT en
1947, dont est issue F0, les deux
" s urs ennemies " avaient appelé
à une manifestation commune à
laquelle ont participé les secrétai-
res généraux Marc Blondel (F0) et
Louis Viannet (CGT). Ces demiers
se sont ostensiblement serré la
main à deux reprises devant les
caméras avant de défiler tous deux
au premier rang mais séparés par
plusieurs responsables de F0.
" 11 y aura une sulte "
Cette manifestation, nationale
pour F0 mais régionale pour la
CGT, a réuni " 60.000
manifestants, dont 35.000 de F0 " selon
M. Blondel qui a accusé la CGT de
s'être contentée d'assurer " un
service minimum ". La préfecture
de police a estimé à 21.000 le
nombre de manifestants à Paris.
Des manifestations le plus souvent
F0-CGT, auxquelles se sont
parfois ralliés les cheminots en
|
grève, ont également rassemblé
des milliers de personnes dans les
nues des principales villes de province.
Se félicitant de cette
mobilisation, MM. Blondel et Viannet ont
averti que ni F0, ni la CGT
n'avaient l'intention d'en rester là.
" ll y aura une suite ", a lancé
M. Blondel, décidé à " tout faire
pour faire reculer le
gouvemement. Le bureau confédéral de F0
devait d'ailleurs se réunir à ce sujet
en fin d'après-midi hier.
Selon le leader de F0, la
mobilisation d'hier " démontre à la fois
l'importance que la Sécu peut
avoir dans le pays et l'état
d'irritation et d'insatisfaction ," des
Franc,ais qui ont " compris " que le plan
Juppé de réfomme de la Sécurité
sociale est " une remise en cause
de leurs acquis ".
M. Viannet a lui aussi estimé
que cette joumée appelait " des
suites ". Il a fait observer que F0 et
la CGT ont mobilisé sur la Sécu
alors que se déroule une "
magnifique et puissante grève des
cheminots ", que " des décisions de
grèves reconductibles viennent d'être
pnses " dans des secteurs comme
La Poste et France Télécom et que
" I'ensemble des organisations "
syndicales d'EDF-GDF a appelé à
une joumée d'action le 30 novembre.
Le dirigeant cégéffste a exhorté
le Premier ministre Alain Juppé à
" mesurer les risques qu n pourrait
prendre s'il s'avisait de passer en
force ".
Michel Deschamps (FSU) a appelé
à une " ,manifestation
nationale, un dimanche " (sans doute le
|
10 ou le 17 décembre) en invitant
la " majorité des salariés à rejeter
les divisions syndicates ".
Fermeté gouvernementale
Mais le gouvemement a réitéré
hier un discours de fermeté.
M. Juppé a indiqué au groupe RPR
à l'Assemblée nationale qu'il
" tiendra surson plan de réforme ",
selon le président du groupe
Michel Péricard. De son côté le
ministre du Travail et des Affaires
sociales Jacques Banot a souligné
que si " le dialogue est toujours
pemnanent " sur la réfomme des
régimes spéciaux de retraites, " la
ferrneté sera toujours au
rendez-vous quand n s'agit de l'avenir du
pays ".
En province, des manifestations
ont réuni plusieurs milliers de
personnes dans les principales villes,
dont les transports en commun ont
parfois été paralysés (notamment
à Bordeaux, Limoges...)
A Marseille, par exemple, près
de 8.000 personnes selon la police
(4.000 cheminots CGT, CFDT,
FO et 4.000 salariés FO et FSU)
ont convergé vers la préfecture de
région. Mais seule la CGT a été
reçue, FO ayant refusé de fommer
une délégation commune.
Plusieurs milliers de personnes
ont également défilé à Bordeaux, à
Lyon à Toulouse, où la CFDT et des
délégations de grandes entreprises
comme Aérospatiale se sont
jointes au cortège, à Limoges, où les
manifestants scandaient
notamment " Notat au plumard, Juppé
au placard", à Nice, Perpignan,
Tarbes ou Tours. L'appel de FO et
de la CGT semble avoir été moins
suivi dans l'est du pays.
|