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29 novembre 1995 -

Le maire de Vitrolles placé en garde à vue


Le maire de Vitrolles, Jean-Jacques Anglade et cinq de ses proches collaborateurs ont été placés hier en garde à vue à Marseille, dans le cadre d'une enquète sur un détournement de fonds publics


Le monde politique vitrollais a connu hier, I'une de ses plus sérieuses turbulences avec la mise en garde à vue du maire Jean-Jacques Anglade et de cinq de ses proches collaborateurs et amis politiques.

Claude Castex, premier adjoint et Jean-Louis Archevêque, adjoint aux finances et à l'urbanisme ainsi que Joachim Marty, ancien sécrétaire de la section locale du P.S., étaient, dès lundi soir, interpellés et mis en garde à vue, par les fonctionnaires de la sous-direction des affaires financières de la Direction centrale de la police judiciaire de Paris.

Et ce, dans le cadre d'une enquête sur des détournements de fonds publics.

Hier matin, une douzaine de policiers parisiens, accompagnés du juge Perron investissaient l'Hôtel de ville. Sur place, les hommes de la P.J. examimaient avec attention un certain nombre de documents, dont plusieurs agendas. En fin de matinée Francois Freynet, ancien directeur de cabinet de Jean-Jacques Anglade et Paul Vernochet, chargé de mission, étaient à leur tour emmenés à l'hôtel de police de Marseille et immédiatement placés en garde à vue.

Après leur perquisition à la mairie, les policiers se rendaient également au siège du club de l'équipe de handball OM-Vitrolles, que préside actuellement Jean-Claude Tapie. A chaque fois, les hommes de la P.J. sont repartis avec plusieurs dossiers.



Mutisme en mairie

A seulement douze jours de I'examen du recours en annulation des élections municipales de juin dernier-déposé par le numéro deux du Front National Bruno Megret-, I'inattendue interpellation du maire Jean-Jacques Anglade et de cinq de ses collaborateurs -effectuée à la suite d'une commission rogatoire demandée par le juge d'instruction parisien, Perron- vient bouleverser l'univers politique local. Au moment même, où certaines rumeurs laissaient penser à une possible remise en cause du dernier scrutin municipal.

Quoi qu'il en soit, le magistrat instructeur, arrivé lundi à Marseille, a souhaité entendre les différents élus et collaborateurs proches de la mairie, après avoir découvert qu'un responsable d'une société de publicité parisienne, qui était en relation avec la municipalité vitrollaise, avait indû1ment versé de l'argent à des associations paramunicipales.

Dans l'entourage proche du maire, aucune déclaration n'a été faite sur cette affaire. "C'est à la justice de faire son travail" s'est-on contenté de souligner.

Au-delà même du combat symbolique et parfois rude de Jean-Jacques Anglade face à Bruno Mégret, rien ne laissait entrevoir une telle évolution.

Pourtant hier, tout s'est précipité avec la mise en garde à vue du premier magistrat de la ville. Si pour l'instant, le juge Perron n'a encore rien décidé, ce véritable coup de théâtre, devrait néanmoins sérieusement ébranler l'équilibre politique local.

Eric PUECH et Patrice BUGUET